L’observatoire Sipièsque

Je partage avec vous la superbe installation de Simon Pierre, décrite par lui même dans cet article.


Il fait quand même très mauvais en Picardie. En conséquence, je sors très peu mon télescope pour des séances d’astrophotographies. Je n’ai pas non plus de télescope en remote en Espagne, au Chili ou en Namibie. Cependant, depuis la crise énergétique la mairie a décidé d’éteindre l’éclairage public après 22h. Je peux donc faire mes photos sur ma terrasse après cette heure bénie.

Au début, j’avais dessiné au sol, des marques pour placer mon trépied toujours à la même position. Trois autres marques décoraient les pieds dudit tripode, afin de réaliser une mise en station plus rapide. Mais cela imposait encore beaucoup de manipulations.

La deuxième étape fut de me fabriquer un pied colonne fixe. Celui-ci devait rester « à poste » toute l’année jour et nuit. Cela devait me permettre de gagner du temps et de faciliter la mise en station.

Voici donc le détail de cette étape :

En guise de platine support à ma monture AZEQ6, je me rendis au garage automobile le plus proche pour leur demander s’il n’avait pas un vieux disque de frein de Volkswagen ? En effet, ce dernier possède un entre-axe qui correspond parfaitement à la base de l’AZEQ6. Ca tombe bien, ils en avaient à la casse et me l’offrir aimablement. De retour à la maison, il subit un décapage et fut peint en blanc avec une peinture à métaux.

C’est mon grand ami David qui réalisa les quatre trous nécessaires à l’installation future.

Cette installation, consistait à empiler six agglos fixés sur une dalle et rempli de béton. Les matières premières ont été achetées chez Point P pour la somme de 169,68 €. Dans ce béton, j’insérais trois tiges filetées qui allaient me permettre de poser le disque de frein. Le pied colonne était fini.

Afin de fixer ma monture sur son disque de frein, j’ai utilisé un disque en étain. Là aussi, mon ami David m’a bien aidé pour réaliser le trou central dans ce disque.

Vous pouvez trouver ce disque et la vis de serrage en M12 sur « Aliexpress ». 14,21 € pour le disque en étain et 14,41 € pour les vis (vendues par 5).

J’ai donc commencé à réaliser quelques images avec cette installation.

J’étais très content de mon œuvre mais à ce moment-là, j’ignorai que l’année 2024 allait être catastrophique question météo. Donc voici pourquoi, j’ai entrepris la troisième étape dans la conception de mon observatoire.

Je voulais garder mon pied colonne qui me satisfaisait beaucoup. Mais, comment protéger des intempéries le télescope sur ce pied ? Il m’a fallu un certain temps pour dessiner puis pour trouver un abri qui correspondait à mes dessins. Mais c’est chose faite.

J’ai trouvé cet abri chez ManoMano. C’est une armoire de jardin adossée, modèle Taman : 75 x 56 x 118 cm.

Son prix est de 90,99 €.

L’abri ne possédait pas de fond, parfait ! J’ai donc acheté une planche que j’ai découpée aux bonnes dimensions. Celle-ci viendrait s’enfiler sur les trois tiges filetées et sera fixée à l’aide de rondelles et de boulons.

Donc, j’ai commencé par tout redémonter. Faire et défaire, c’est toujours travailler.

Ensuite, prise de cotes pour le plancher. Ca tombe, pile poile !

Afin, de le protéger de l’humidité, il va être passé à la peinture noire goudronnée. Un vrai Picasso ! Attention, peinture fraiche ! Moins de 15 €.

Quelques jours de séchage plus tard voici le grand final. Pose du plancher sur le pied colonne et retour du disque.

Enfin, installation de l’abri.

Sur le côté de l’abri, vous pouvez découvrir une grille d’aération que j’ai rajoutée après avoir percé un trou dans l’abri. Cela va me permettre d’installer un chauffage basse température dans la partie inférieure de l’observatoire afin de faire monter l’air chaud et faire sortir l’humidité grâce à la convection.

J’ai pour cela acheté un câble chauffant antigel chez Amazon pour la somme de 38,11 €.

A l’avant, un verrou équipé d’un cadenas sécurisera le matériel. La porte s’ouvre permettant d’accéder au télescope et vous pouvez noter que l’intérieur et garni avec un isolant en mousse. L’astuce : ce sont des tapis de yoga Décathlon, découpés par votre serviteur. 4 €, le tapis.

Mais comment peut-on observer avec ce type d’abri ? Allez-vous me dire. Pas de panique. Tout est prévu. Après avoir posé l’abri sur son plancher un des côtés a été garni de charnières qui permettent à l’abri de pivoter sur son socle. 4,67 € les 10 charnières chez Ali.

Un isolant en mousse placé sur le bord du toit permet d’amortir le contact avec le sol. Trouvé chez Brico Dépôt pour quelques centaines de centimes.

Et voilà, début des poses photos !

Mais, dites-moi. Cela ne va pas basculer en cas de vent ? Encore une fois, soyez rassurés, sur l’autre côté ont été installées des fixations pour bloquer l’abri sur son plancher.

5,24 €, les 4 fixations chez Ali.

Pour finir, parlons de sécurité antivol.

Vous avez déjà vu qu’un cadenas fermait l’observatoire. Sur la porte de celui-ci, côté intérieur, est installée une alarme qui se déclenche en cas de mouvement. Je la coupe à l’aide d’une télécommande avant l’ouverture.

Ensuite, une grosse chaîne à moto (visible sur une des photos) rend indissociable la monture du pilier béton. Sur cette monture est également installée une autre alarme antivibration qui protège le télescope même quand l’observatoire est ouvert. Il faut que cette alarme soit sur la partie fixe de mon AZ-EQ6, car durant la nuit, la monture va réaliser son suivi et elle déclencherait l’alarme.

Cette alarme est parfaite si vous utilisez le trépied de votre monture . Vous pouvez la fixer directement sur le disque porte oculaires.

Sur l’ASIAIR est également installé un câble antivol.

L’ensemble est couvert par un spot lumineux qui se déclenche en cas de mouvement. Bien sûr, le suivi de la monture ne déclenche pas cette lumière. De plus, tout est sous caméra.

Enfin, si les voleurs insistent, un tag GPS est caché dans la monture. Cela n’empêche pas le vol mais permettra à la gendarmerie de savoir où est partie mon installation.

C’est Fort Knox !

Astronomicalement.