APOPHIS en vue : merci Ciel et Espace

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En route vers Apophis !

Mais dans un avenir plus immédiat, c’est la mission Ramses, à destination de l’astéroïde Apophis, qui est assurée de décoller entre le 24 avril et le 11 mai 2028, à bord d’une fusée japonaise H3. Imaginée en collaboration avec l’agence spatiale japonaise (JAXA), celle-ci ira voler en formation avec l’astéroïde Apophis, large de plus de 300 m, qui doit passer à 32000 km de la surface terrestre le 13 avril 2029. Cette mission, financée sur le budget de 957 millions d’euros la « Space Safety », pour un montant d’environ 200 millions, reprend la même plateforme que la sonde Hera, lancée le 7 octobre 2024 vers l’astéroïde Dimorphos. Elle embarquera deux instruments français : un radar et un sismomètre monté sur un des deux cubesats qui iront se poser sur le petit corps céleste. Objectif : comprendre l’intérieur de l’astéroïde. « Nous allons mesurer les ondes sismiques produites par les marées terrestres, précise Patrick Michel, astrophysicien CNRS à l’Observatoire de Côté d’Azur et à l’ESA, artisan du projet. En combinant les données du radar et du sismomètre, nous aurons des informations sur la structure interne. Le tout en observant simplement les forces de la nature à l’œuvre. »

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Images radar d’Apophis prises en 2012. Crédit : NASA/JPL-CalTech.

L’aventure devrait donc commencer dès le printemps 2028 par le lancement de cette sonde en même temps qu’une autre, Destiny+, qui ira rendre visite à un autre astéroïde, Phaeton, proche de la Terre et qui est à l’origine de la pluie d’étoiles filantes des Géminides. « D’ailleurs, Destiny+ fera un survol d’Apophis quelques jours avant Ramses, dévoile Patrick Michel. Ainsi nous connaîtrons mieux son environnement. » Quant à la sonde européo-japonaise, elle arrivera sur place début mars 2029 et devrait rester tout près de sa cible jusqu’en août 2029. Elle larguera à sa surface deux cubesats et promet des images spectaculaires le 13 avril 2029, quand l’objet survolera la Terre à seulement 32000 km. Ce passage sera d’ailleurs observable depuis l’Europe, dans la constellation du Lion, vers 21 h, puisqu’Apophis brillera d’une magnitude 3,6 et sera aisément visible à l’œil nu !

Des fusées et des astronautes

Parmi les autres annonces faites à l’issue de la conférence ministérielle, l’ESA a indiqué poursuivre son effort sur les lanceurs, dont Vega C, Ariane 6 et les études pour un futur lanceur de nouvelle génération. Un peu plus de 4,4 milliards d’euros (soit environ 20% du budget total) seront consacrés aux systèmes de transports dont les lanceurs dépendent. Dans cette besace, se trouve le développement de l’atterrisseur lunaire Argonaute, chargé de déposer du fret à la surface de la Lune.

Budget adopté pour l’ESA jusqu’en 2028 lors de la conférence ministérielle de Brême. Crédit : ESA.

Enfin, concernant les vols habités, la participation européenne au programme lunaire américain Artemis a été évoquée : comme cela était connu depuis plusieurs années déjà, il a été confirmé que trois européens iraient autour de la Lune, vraisemblablement après Artemis 3. Le premier d’entre-eux sera un Allemand, donc soit Alexander Gerst, soit Matthias Maurer. Un Français (Sophie Adenot ou Thomas Pesquet) et un Italien (Samantha Cristoforetti ou Luca Parmitano) devraient suivre. Mais pour l’heure, ainsi que nous le disait l’administrateur Bill Nelson en setpembre 2022, rien n’a été négocié avec la Nasa pour qu’un Européen dessine ses empreintes de pas dans le régolite.

Source : Ciel & Espace.

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