REPORTAGE d’Eddy et d’Elizabeth : PHILAE Mis à jour le 24 mars

DERNIERES NOUVELLES

DE ROSETTA ET DE PHILAE

ICI vous trouverez un article détaillé sur la situation au mois de mars

ICI vous trouverez un article détaillé sur la mesure du rapport DEUTERIUM / HYDROGENE par ROSINA

 

Les falaises vues de ROSETTA

Les falaises de Churyumov Gerasimenko

 Ces grandes falaises se trouvent sur une comète. Elles ont été découvertes sur le noyau de la comète Churyumov Gerasimenko par Rosetta, la sonde spatiale envoyée par l’Agence spatiale européenne en 2004 et qui a rejoint la comète en août 2014. Cette image a été prise il y a deux semaines. Même si elles mesurent près d’un kilomètre de haut, vous pourriez, grâce à la très faible gravité régnant sur cette comète, sauter sans dommage du haut de cette falaise, même si vous retombiez sur un des rochers mesurant dans les 20m de long visibles au pied de la falaise. Les données de Rosetta indiquent que la glace dont est constituée Churyumov%u2013Gerasimenko contient une proportion de deutérium, un isotope de l’hydrogène, très différente de l’eau terrestre : l’eau de notre planète ne vient donc pas des comètes. La sonde spatiale Rosetta devrait continuer à accompagner la comète jusqu’en août 2015, période à laquelle elle passera au plus près du Soleil.

Traduction Ciel des hommes Didier Jamet

 

CI DESSOUS LE REPORTAGE

 12 novembre 2014 – en direct de la Cité des Sciences

Nous les avons vécus en direct, Eddy et moi, à la Cité de la Science, ces moments historiques pour la science.

Malgré ce qui avait été annoncé, nous n’avons pas pu pénétrer avant 19h15 dans l’Amphithéâtre réquisitionné par le gouvernement, les scientifiques et les journalistes. Nous étions debout puis très vite assis dès 14h30 dans le hall de la Cité des Sciences face au grand écran.

Longs moments d’attente, nouvelles en direct au fil des évènements qui se produisaient à 500 millions de kms de notre Terre mère.

Philae se détache bien de Rosetta et descend en direct vers la comète. Magnifique image de Philae qui se sépare de Rosetta !

Le suspens va grandissant, quoique nous étions assez confiants.

Nombreux points en direct avec le centre des opérations spatiales à Darmstadt, le centre de contrôle à Toulouse et commentaires des plus grands scientifiques spécialistes des sujets abordés. Une chance inouïe d’être au cœur de l’évènement de des commentaires scientifiques.

Philae descend bien en direction du site « J » désormais appelé Agilkia.

Annonce : Philae a atterri : Bravo ! Hourra ! Nous sommes fous de joie. Applaudissements des hommes et des scientifiques extrêmement émus par ce premier succès : une nouvelle page de l’histoire spatiale est européenne : c’est la première fois qu’un robot se pose sur une comète, cette boule de neige et de poussière qui nous vient des confins de l’Univers.

 

1ère image de la comète faite par Philae en descente à 3kms de la comète (photo de 3m/pixel) ; moment bouleversant.

2ème image prise par Philae à quelques secondes avant l’atterrissage, l’émotion est intense. On voit si nettement les détails de la surface de la comète sous Philae : on voit une surface fine comme du sable ou du talc, quelques aspérités, comme des cailloux et des blocs un peu plus gros avec leur ombre portée. Et puis en haut à droite de la photo un bras de Philae.

Nous attendons avec impatience  des images, le panorama que Philae devait transmettre après sont atterrissage.  Si nous attendons l’image c’est que pour les hommes que nous sommes c’est ce que nous pouvons avoir de plus concret de ce lointain univers. Pour les scientifiques, c’est le début du traitement des données transmises par le robot et Rosetta.

Déconvenue : le robot est mal arrimé ; les harpons qui devaient l’ancrer à la comète n’ont pas été éjectés. Le robot aurait rebondi 3 fois sans doute avant de se poser sur la comète. Philae qui pèse 100 kg sur terre ne pèse que 1g dans l’espace sur la comète. Pourrait-elle se maintenir sur la comète en cas de dégazage ?  n’anticipons pas. Un dépannage à distance est envisagé.

« Philae communique de la surface à l’orbiter ; il est sur ses pieds » dit F Ricard.

En conclusion de cette importante journée pour l’histoire de l’humanité :

  • On sait que Philae a touché le sol de la comète à l’heure prévue, à l’endroit prévu (pile au milieu du site).
  • L’archéologue Philae devrait fournir des années de données à analyser (la composition des comètes, mieux connaître l’origine de la vie sur terre, etc )
  • Les comètes nous intéressent particulièrement car elles sont restées en l’état depuis les origines du système solaire (plus de 4 milliards d’années).
  •  « Du haut des comètes, 40 millions de siècles nous contemplent »  Philippe Kletskine.
  • « On se trouve à la proue du navire et on découvre de nouvelles terres ». André Brahic

Elisabeth et Eddy

 

 NOUVELLES DE MERCREDI 13 à 12H00

Philae s’est posé pile poil sur le site visé, mais, a rebondi 2 fois en rotation et s’est stabilisé à 1km de la zone d’atterrissage dans une zone accidentée de la comète, une zone de falaise, un pied calé contre une paroi ; il se trouve sur une pente fortement inclinée.

Il reçoit de l’énergie solaire : certes le soleil ne brille que 1h30 sur les 12h et quelques de la rotation de la comète,  mais la pile à bord fonctionne bien (autonomie totale de 60h après la séparation)

Il  a envoyé des données toute la nuit ainsi que sa 1ère photo de la comète –images au lever du soleil en local sur Chury (les ombres sont allongées).

Un des trois pieds de l’atterrisseur est visible au premier plan. L’image est une mosaïque de deux images

 

 NOUVELLES DU 14 Novembre 2014

Philae a rebondi (il n’a pas été éjecté dans l’espace car le site d’atterrissage avait été bien choisi pour son terrain mou), il s’est stabilisé à 900 mètres de là (d’après les analyses des données reçues par Consert, il se trouverait pour ainsi dire au point B).

C’est  un bel exploit technique !

Grâce à Consert, le radar de sondage, on sait maintenant que Philae est posé sur une pente à 30%, que l’un des pieds est en l’air et que du fait de son inclinaison, les panneaux solaires du robot ne reçoivent pas autant de lumière que si elle était d’aplomb, ce qui freine la recharge de sa batterie. Des plans sont à l’étude pour rectifier cet état de fait. Les équipes travaillent dur. La mission est loin d’être terminée. Rosetta continuera de transmettre des données jusqu’au mois d’août 2015.

Comme l’a expliqué André Brahic hier, une telle mission spatiale donne un produit de fiabilité à toute épreuve. Cet évènement suscite un engouement et va encourager des jeunes vers la science.

Les données transmises commencent à être analysées : il y a du boulot pour plusieurs années.

« On cherche notre passé ; on prépare notre futur. C’est une aventure extraordinaire «  A. Brahic

Une tentative de forage

Vendredi, la pile de Philae étant bientôt vide, les responsables de la mission ont décidé d’utiliser l’énergie encore disponible pour essayer de forer la surface et recueillir un échantillon à analyser avec COSAC

Philippe Gaudon (chef de projet Rosetta au CNES) expliquait : « On a vu (dans les données reçues) le début du fonctionnement de la foreuse. On a vu la mèche descendre de 25 cm depuis la plate-forme. Le mécanisme a donc fonctionné, mais, malheureusement, nous avons perdu la liaison et nous n’avons plus de données concernant la foreuse. » Philae a peut-être basculé en réaction à l’action du forage sur la surface ?

Une nouvelle tentative de communication avec Philae doit avoir lieu vendredi soir. Si elle se produit, il faut espérer que la pile délivrera encore suffisamment de puissance pour que les données scientifiques soient intégralement transmises.

 NOUVELLES DU SAMEDI 15 NOVEMBRE

Les piles sont déchargées

Mais le forage est réussi

 

Une belle reconstitution du panoramique avec un ajout de PHILAE pour mieux analyser l’exploit…

Une ultime manoeuvre de rotation pourrait permettre de récupérer un peu d’ensoleillement mais il semble plus probable que la sonde soit mise en “hibernation” jusqu’à ce que la comète s’approche de notre étoile et/ou qu’elle se présente plus favorablement dans sa direction.

Trouvé samedi soir sur FUTURA SCIENCE

Prise par Rosetta, cette photographie montre l’atterrissage de Philae, du moins le premier.

On y voit la tache sombre de la poussière soulevée par le robot.

Le losange vert indique le lieu calculé (flight dynamics solution), à 10 m seulement du point de toucher réel. L’atterrissage a donc été d’une précision excellente…

Au détail près que Philae a rebondi pour remonter à environ 1 km au-dessus de la surface et toucher une deuxième fois 1 km plus loin et 1 h 50 plus tard.

Le second rebond, suivi d’un survol de quelques minutes, l’a amené dans un endroit au relief tourmenté, où il n’a pas encore été localisé.

© Esa/Rosetta/NAVCAM – CC BY-SA IGO 3.0

BONNE NUIT A TOUS et surtout à PHILAE

 Dans LE POINT DU 17 NOVEMBRE par Hubert Reeves

Depuis plus de quatre milliards d’années, elle orbitait aux limites du système solaire, invisible à notre regard, là où les températures avoisinent le zéro absolu (moins 273 degrés Celsius). Puis quelque chose s’est passé, peut-être une rencontre avec une autre comète, qui l’a projetée hors de son orbite et dirigée vers le Soleil. À la vitesse de plusieurs dizaines de kilomètres par seconde, elle s’approche donc du Soleil. Elle en fera le tour en se tenant un peu au-delà de l’orbite de la Terre. Puis elle repartira vers l’espace. Quelque part entre l’orbite de Mars et celle de Jupiter, elle fera demi-tour et reviendra vers le Soleil. Elle parcourt son orbite en six ans et sept mois. Depuis sa découverte, on l’a observée six fois. Elle reviendra vers 2021…

Telle est l’histoire de la comète qui, il y a quelques jours, a pris à son bord la sonde Philae, avec laquelle elle poursuit sa route vers le Soleil. Les comètes sont de petits corps solides qui, comme les planètes, tournent autour du Soleil, mais sur des orbites très allongées. Les dimensions des comètes sont à peu près celles de nos grosses montagnes terrestres, le Mont-Blanc, par exemple. Membres du système solaire, elles se sont formées en même temps que le Soleil.Plusieurs comètes ont été approchées, photographiées et étudiées par des sondes spatiales. Constituées de glace, d’eau et de nombreuses substances carbonées et silicatées, elles sont noires comme le charbon. C’est sans doute cette composition et cette couleur qui leur valent d’être comparées à des “boules de neige sales”. En approchant du Soleil, les glaces se subliment, passant rapidement de l’état solide à l’état gazeux. Elles éjectent alors des faisceaux de gaz et de poussières qui rencontrent un vent de particules rapides en provenance du Soleil, appelé le vent solaire. Ce vent entraîne au loin ces matières, constituant, petit à petit, de magnifiques chevelures visibles depuis la Terre. On distingue souvent deux queues différentes, l’une légèrement bleutée, faite de gaz ionisés, et l’autre, blanchâtre, faite de minuscules grains de poussière.

 

 

 

 

 

Informations précieuses

Que pouvons-nous attendre des résultats de mesures prises par le robot Philae déposé sur le sol cométaire ? À cause des très grands froids qui règnent là où elles habitent, les comètes sont restées intactes, comme au frigo, depuis les débuts du système solaire. Leur intérêt spécifique vient ainsi du fait que, contrairement aux planètes, elles représentent des exemplaires non altérés de l’état du système solaire à sa naissance. De surcroît, il y a de bonnes raisons de penser que celles qui sont entrées en collision avec les planètes y ont déposé de grandes quantités de substances volatiles, de l’eau et d’autres molécules contenant du carbone, de l’azote et de l’oxygène, éléments essentiels de notre atmosphère et indispensables à la vie terrestre.

Elles apporteront vraisemblablement des informations précieuses, à intégrer dans l’ensemble de nos connaissances sur l’origine du système solaire. Et par là peut-être des données cruciales sur cet immense et fascinant problème de l’origine de la vie, sur lequel, il faut bien le reconnaître, nous savons bien peu de choses. Mission accomplie, donc, et bravo aux organisateurs ! La récolte des informations s’annonce bonne. À suivre avec excitation dans les mois qui viennent. Rosetta restera une source d’informations pour encore longtemps !

Ce beau projet montre qu’il ne faut pas sacrifier la recherche et que l’investissement n’est pas une dépense improductive : puissent les gouvernements continuer encore longtemps à encourager ces aventures fabuleuses !

La mosaïque comprend une série d’images capturées par la caméra OSIRIS de Rosetta sur une période de 30 minutes couvrant le premier touché. Le temps de chaque image est marqué sur les incrustations correspondantes et est en GMT. Une comparaison de la zone d’atterrissage peu de temps avant et après le premier contact avec la surface est également fournie.

JEUDI 20 NOVEMBRE   : OSIRIS A VU PHILAE REBONDIR

Les images ont été prises avec la caméra à angle étroit OSIRIS de Rosetta quand le vaisseau spatial était à 17,5 km du centre de la comète, ou à peu près à 15,5 km de la surface. Elles ont une résolution de 28 cm/pixel et les incrustations élargies sont de 17 x 17 m.

 De gauche à droite, les images montrent Philae descendant vers et à travers la comète avant l’atterrissage. L’image prise après l’atterrissage, à 15h43 GMT, confirme que l’atterrisseur se déplaçait vers l’est, comme suggéré en premier par les données retournées par l’expérience CONSERT, et à une vitesse d’environ 0,5 m/s.

L’emplacement final de Philae n’est toujours pas connu, mais après avoir atterri et rebondi à nouveau à 17:25 GMT, il est arrivé là à 17:32 GMT. L’équipe d’imagerie est persuadée que la combinaison des données de CONSERT avec celles d’OSIRIS et les images navcam de l’orbiteur et les images de près de la surface et du dessus des caméras ROLIS et CIVA de Philae révélera bientôt les allées et venues de l’atterrisseur.

 Les incrustations sont fournies séparément via le blog : OSIRIS spots Philae drifting across the comet        Source : ESA http://www.esa.int/spaceinimages/Images/2014/11/OSIRIS_spots_Philae_drifting_across_the_comet