2012 GALERE ASTRONOMIQUE AU MAROC

Deux ans après et devant l’absence totale de réponse à nos courriers, nous diffusons notre compte rendu sur internet pour que les amateurs qui souhaitent observer le ciel marocain prennent toutes les précautions.

Quant à nous, nous annulons tous nos projets de retour à OUARZAZATE et plus généralement au Maroc pour privilégier un séjour au PEROU.

GALERE ASTRONOMIQUE AU MAROC ET MESURES DOUANIERES

PRECAUTIONS PRISES AVANT LE SEJOUR :

–          -S’agissant de huit adhérents d’un club d’astronomie, nous mutualisons le matériel pour le répartir dans les bagages en respectant les exigences de RYANAIR

–          Notre ami Cédric, propriétaire du bivouac qui nous accueille, et Jean François, notre médecin adhérent de l’association nous assurent que pour ce type de matériel amateur et consacré aux loisirs seules les factures sont exigibles.

–          nous passons en revue tous les sites Internet qui confirment cette mesure

–          nous jugeons par ailleurs que la quantité de matériel mis en commun représente moins de 1000 EUROS par participant et qu’il ne peut y avoir d’assimilation à un commerce quelconque d’autant que les factures témoignent de son ancienneté.

 

ARRIVEE A L’AEROPORT DE MARRAKEH

–          Notre groupe se réunit et s’apprête à sortir du hall d’arrivée. Le brave douanier qui officiait a été rejoint par un jeune homme qui lui ordonne de contrôler l’ensemble de nos bagages.

–          Au scanner apparaissent nos instruments et nos bagages sont bloqués à la sortie du scanner. Les questions fusent : « c’est quoi, ça sert à quoi, pourquoi le transportez vous » ? …Toutes nos réponses ne satisfont pas le douanier en civil qui nous demande nos factures sans avoir vérifié un seul bagage et qui nous convie à le suivre dans son bureau.

–          De suite il procède à un total à la main de l’ensemble de nos factures. Je lui explique que certains matériels figurant sur les factures n’ont pas été emmenés au Maroc. Il me fait comprendre qu’il connaît son travail et continue l’addition du total des factures.

–          Au bout d’environ dix minutes, il décroche son téléphone et m’explique qu’il demande l’avis d’un supérieur….

–          Téléphone raccroché : il va falloir payer une consigne.

–          Il examine alors le carnet de consignes pendant un temps qui me paraît bien long.

–          Commence à ce moment un long moment de calcul à la souris sur son écran. Au bout de dix bonnes minute, il annonce une somme que je traduis en EUROS : plus de 3000 EUROS de consigne, le ciel nous tombe sur le tête…

–          Je suis catastrophé mais je demande des précisions sur ce calcul. Je m’aperçois alors que ma somme prise en compte est énorme, ce douanier a  tout simplement confondu Francs et Euros pour  ma lunette de 80 achetée en 2002….

–          Il ne fait aucune difficulté pour reconnaître son erreur et recommence son calcul qui nous amène cette fois à 16800 DHS de consigne à payer de suite.

–          Pas le temps de discuter, le sentence arrive de suite avec un sourire malicieux :

« Quand on ne respecte pas les lois du pays qui vous accueille, on a forcément des ennuis…Vous n’avez que deux solutions : payer de suite (nous sommes dimanche) ou bien laisser votre matériel à l’aéroport jusqu’à votre départ ».

–          Il refuse avec entêtement de rappeler son supérieur. Je suis le chef…

Je sors avertir mes amis, toujours assis sur leurs bagages près du scanner, mais notre chauffeur marocain vient d’arriver…on peut croire alors que le bon sens va revenir, la suite vous prouvera que non…

–          Nous partons dans l’aéroport à la recherche des monnayeurs à carte bleue pour tenter de réunir la somme, notre chauffeur devient vraiment notre guide et nous accompagne dans toutes les tractations bancaires

–          Plusieurs personnes suggèrent d’essayer le bakchich…à nos risque et périls…Je m’abstiens de suivre ces conseils avec l’accord de notre guide qui n’y croit pas non plus.

–          La somme exigée est finalement réunie, il  faut maintenant remplir le formulaire, c’est une pénible épreuve pour notre douanier, je l’oblige à me détailler le calcul des taxes, rien n’est détaillé du matériel qui n’a toujours pas été vu (ce qui semble illogique pour faire une consigne) et les cases de contrôle restent d’ailleurs vides (voir photocopie du  document de consigne), mais la somme de consigne est scrupuleusement inscrite.

 

–          Notre argent est compté et décompté plusieurs fois, mis dans une enveloppe et déposé dans le coffre fort de la douane.

–          A ce moment, je m’inquiète de la manière dont nous pourrons récupérer la somme consignée.

–          La REPONSE est claire : il faut revenir à Marrakech chez le receveur pour la récupérer.

–          Comme nous repartons le dimanche…  que le samedi, la trésorerie est fermée …il faudra revenir le vendredi matin.

–          Notre guide fait valoir les désagréments de cette situation. Le douanier appelle un supérieur, avec son accord,  il nous invite à appeler le receveur mercredi après midi à Marrakech pour lui demander de bien vouloir laisser l’argent dans le coffre fort…nous pourrions ainsi le retrouver à l’aéroport le dimanche …

–          J’ai fait une dernière tentative pour faire valoir le bon sens en présentant ma valise ouverte avec ma lunette calée par mes soins de mousses de récupération. J’ai demandé s’il s’agit d’un matériel professionnel ? Les yeux menaçants de Mr TAOUFIK et notre guide qui me fait comprendre que nous allons à la catastrophe m’incite à remballer le matériel et à signer servilement tous les papiers sans plus de questions.

–          Fianlement, nous sommes libérés avec notre matériel d’optique pointu hautement scientifique au bout de trois heures de tractations!

Anecdote : au moment de quitter le parking de l’aéroport, H notre guide est appelé par le douanier, il a conservé mon passeport que je dois venir rechercher…

 LE MERCREDI

Hassan ayant réussi, après de nombreuses tentatives, à joindre le receveur,  nous pensons que le retour sera plus calme, et bien non….

 LE RETOUR

Nous arrivons à 15H00 à l’aéroport pour le retour et nous précipitons vers le bureau de douane.

–          Noter guide ne peut pas m’accompagner dans le bureau de douane, seul le consignataire désigné est autorisé à entrer dans le hall d’arrivée.

–          Le douanier de service s’empare de ma déclaration de consignation, retrouve le double dans le cahier et commence à s’inquiéter de la procédure pour déconsigner, sa perplexité commence à m’inquiéter. Il cherche  l’argent dans les tiroirs de son bureau puis pense au coffre fort d’où il sort une enveloppe anonyme passablement usagée qui contient bien nos billets. Nous vérifions plusieurs fois la somme qu’elle contient.

–          A ce moment, arrive un douanier à priori plus avenant et surtout plus gradé, il consulte le document de consignation et conclut logiquement qu’il doit avant tout procéder au contrôle du matériel consigné.

–          Il nous accompagne donc jusqu’à l’embarquement pour récupérer les tickets d’embarquement des différents matériels consignés, preuve du retour à apposer dans le carnet de consigne.

–          Durant la traversée de l’aéroport, je lui fais gentiment remarquer que nos matériels sont avant tout dans nos bagages à main qui ne seront pas enregistrés. Cela semble l’étonner, il s’attend visiblement à des bagages spécialisés plus volumineux qui voyagent en soute ; je lui fais remarquer également que les cases réservées au contrôle n’ont jamais été remplies à l’arrivée.

–          Je décide alors de commencer le constat d’exportation par ma valise (très ordinaire) qui contient ma lunette de 10 ans d’âge, il semble encore étonné…Mes amis procèdent de même, il constate la modestie de nos instruments « professionnels », il s’inquiète alors de nos montures et là je lui précise que nous devrons remettre toute la valise qui les contient en ordre si nous l’ouvrons, il me propose de ne pas contrôler…il terminera en jetant un coup d’œil aux deux appareils photos et aux deux PC.  Il semble alors comprendre que des milliers de produits semblables passent sans encombre la douane marocaine et qu’il s’agit de matériel strictement amateur.

–          Il nous remercie  de notre amabilité et nous prie de le suivre pour récupérer notre argent consigné…

Il est  maintenant 16H35 à 30 minutes de l’embarquement…

–          Nous retournons de nouveau au bureau des douanes où nos deux douaniers ne semblent pas d’accord sur la manière de remplir l’imprimé, ce qui ne nous étonne pas…Je pense alors que les deux douaniers se hâtent de conclure à un excès de zèle désormais patent…

–          Le plus gradé dicte mot à mot ce qu’il croit nécessaire pour régulariser au mieux la situation.

–          Comme j’ai exigé depuis la consigne un exemplaire du document co-signé, il s’ensuit une discussion entre les douaniers dont il ressort que l’imprimé que je viens de signer doit retourner au receveur pour justifier du remboursement par la douane.

–          Très gentiment le douanier le plus gradé m’accompagne dans l’aéroport au guichet de la banque populaire où il négocie les photocopies  ci –jointes. Nous le remercions vivement de sa compréhension.

Il est 16h45, nous saluons notre guide et nous dirigeons vers les contrôles de sécurité pour embarquer. Mais ce n’est pas terminé….

 

–          A l’entrée du hall d’embarquement un douanier d’un âge respectable contrôle les bagages à main. Le modeste télescope ETX de Mr PICHON tombe immédiatement dans son collimateur. Il le prie d’ouvrir la valise « spéciale », s’inquiète une fois de plus de l’utilisation de ce type de matériel…Il ouvre même la petite boite que Gaby utilise pour ranger ses piles 1,5V et contrôle chaque pile. J’interviens en lui faisant remarquer que nous nous sommes croisés au bureau de douane, je lui donne mon bordereau de consignation, il s’étonne que j’intervienne puisque le matériel appartient à Mr Pichon alors que le bordereau est au nom de Grimaud. Je l’invite donc à appeler le bureau de douane de l’arrivée, ce qu’il fait pendant plus de cinq minutes pour finalement nous relâcher…

–          Mais nos amis fumeurs sont allés s’en griller une petite avant le vol…ils  se pointent donc 5 minutes plus tard avec leur  lunette qui fait immédiatement l’objet d’un contrôle sévère…pendant que j’accoure avec mon bordereau de consignation pour le « délivrer »,  on m’appelle aussi au portique de contrôle où tous nos matériels sont à nouveau suspects…

–          De quoi devenir fous…

–          Au final, ils monteront dans l’avion cinq minutes avant l’envol en ayant été contrôlés une troisième fois au portique de sécurité. Pourtant nous avions identifié nos valises de manière uniformes par la même étiquette au nom de l’association, nous n’aurons jamais pu comprendre que nous étions un groupe….

 

VOICI LA FIN DE CETTE TRISTE HISTOIRE

 mais il faut ajouter à cela :

 –          Les 150 EUROS que le change des 16800 DHS nous a coûtés, auxquels nous devrons ajouter les frais bancaires

–          Le blocage de nos cartes bleues pour le reste de la semaine et la demande d’autorisation de ma banque qui me parviendra le mercredi en plein milieu de l’oasis.

–          Les trois heures de retard du premier jour  qui nous priveront de notre première soirée d’observation puisque nous arriverons très tard au bivouac

–          La sourde inquiétude toute la semaine liée au dénouement de ce litige

–          La dernière journée à Marrakech largement hypothéquée par les tracasseries administratives.

VOICI LES DEUX DOCUMENTS OFFICiELS